"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 28 mai 2011

Non, non, non, rien n’a changé ! (republication)

Les aristos de 89 zémmigrés à Coblence n’avaient rien appris, rien oublié en 25 ans. Les aristos de 68 zémmigrés à Marrakech non plus en 45 ans… Pour démarrer ce blog, j’avais copié-collé quelques courriers "de lecteur" bien sages et beaucoup trop longs que j’avais précédemment envoyés à divers journaux ; sans suites évidemment… Le premier billet publié ici datait d’octobre 2009 et s’intitulait " Ce n’est pas Polanski le problème ! " :

J’éprouve un peu de déception à voir la façon dont le cas Frédéric Mitterrand a envahi les média. Car il ne s’agit pas seulement de morale en politique et de morale tout court mais aussi de gouvernance pour le Bien Commun.
Le gouvernement de la France n’est pas une rigolade entre copains cooptés par affinités de milieu.
Gouverner est une affaire sérieuse et, à cet égard, en se focalisant sur la personnalité de Frédéric Mitterrand, on occulte un "incident" qui est exemplaire de la gravité de la situation où nous sommes. Certes, les hommes politiques sont aujourd’hui soumis à une pression insupportable qui les oblige à avoir "en temps réel" un avis sur n’importe quel fait divers. A cet égard, les exemples abondent mais n’excusent rien à un tel niveau de responsabilités (et encore moins quand, en matière d’excuses, certains sont manifestement "plus égaux que d’autres" )
J’ignorais tout de cette "autobiographie-confession" de Frédéric M, n’étant pas attiré par ce genre de prose qui, quel qu’en soit le propos, se résume généralement à la complaisante auto-célébration de l’auteur avec parfois un côté masturbatoire assez déplaisant.
Mais le "buzz" actuel sur ce personnage se révèle bien pratique pour occulter sa réaction en sa qualité de Ministre au cas Polanski : à la télé, sur fond des ors de la République, j’aurais cru la Patrie en danger… Cependant n’est pas Malraux qui veut et le ministère de la culture s’est progressivement dégradé en une sorte de guichet dédié à la préservation des intérêts corporatistes de la "Réunion des Artistes Subventionnés". En outre, son titulaire actuel n’est guère qu’une sorte de bouffon du roi. Bref, ses propos n’ont guère d’importance au-delà, au mieux de la Cour, au pire des frontières de l’Hexagone…
En revanche, et comparativement, je suis scandalisé par le silence assourdissant qui entoure la prestation de M. Bernard Kouchner. J’ai été sidéré par son interview du même jour par France Inter. Voilà que j’entends le Ministre des Affaires Etrangères, l’homme qui représente la France à l’étranger et qui gère au quotidien notre diplomatie (!) dénoncer es qualité des décisions de justice internes aux USA et à la Suisse, décisions jugées par lui inacceptables, scandaleuses et à tout le moins ridicules. Et cela en allant jusqu’à suggérer implicitement des doutes quant au statut de Démocratie et d’Etat de Droit de ces deux pays amis (dont l’un, qui plus est, est notre allié le plus "consistant", sinon le plus facile…)
BK n’a pas agi en ministre de la République. Il s’est servi de sa position pour réagir en un reflex pavlovien comme porte-parole du microcosme " intello-culturello-médiatico-people" outragé à l’idée qu’on puisse oser chercher noise à un des siens, quelles que soient ses fautes. Et çà, c’est un abus de pouvoir et un dévoiement de la fonction. Nombreux sont nos maires se défonçant pour leurs communes qui se voient taxés d’abus de pouvoir ou de "prise illégale d’intérêt", désignés à l’opprobre public et limogés pour bien moins grave que çà… Sans parler de tel ministre (pas des mieux introduit dans le "milieu", il est vrai…) démissionné pour cause de logement jugé trop onéreux pour loger sa famille (très) nombreuse…
J’ai la faiblesse de croire qu’avec un De Gaulle, un Pompidou ou encore un François Mitterrand (avec un Giscard ou a fortiori un Chirac, j’ai des doutes…) le sieur Kouchner aurait été invité dès le lendemain à remettre sa lettre de démission à l’Elysée…
Être gêné, choqué, scandalisé (au choix) par la personnalité de Frédéric Mitterrand me paraît la moindre des choses. La moindre, en effet. Mais elle est bien pratique pour zapper sur le fait déclencheur de ce "buzz" : sa réaction à l’arrestation de Polanski. Là, Kouchner est dans le même cas, en plus grave. Mais on l’oublie. Car dans son cas, il n’y aurait pas d’antécédents sulfureux à sortir pour faire écran de fumée, polluer les commentaires et éviter opportunément d’en tirer les conclusions qui s’imposent…

mercredi 25 mai 2011

Lourde menace sur le"lien social"…

[ndlr : Ouais, ça fait un peu réchauffé depuis que tout le monde en parle. J’ai ça sous le coude depuis samedi et je diffère, je diffère avec ma manie de ne pas mettre 2 trucs en ligne le même jour… Mais bon, faut bien que j’amortisse la confection du pêle-mêle… ]

C’est Le Monde.fr qui le dit : Les contrôles au faciès "menacent le lien social"…

L’article 78-2 du Code de procédure, en particulier, serait contraire aux drouââdelomme et donc anticonstitutionnel. Des palanquées d’avocats s’apprêtent à poser la Question Préalable de Constitutionnalité au sujet de cet article.

C’est vrai que "Les quatre alinéas de l'article 78-2 permettent actuellement de contrôler toute personne pour lesquelles il y aurait des 'raisons plausibles' de commettre une infraction"

Rendez-vous compte !

C’est vrai toussa ! Ça ne peut plus durer !

Tenez, mettez-vous dans la peau d’un flic citoyen, syndiqué, propre sur lui, antiraciste de base et faisant correctement son métier en appliquant scrupuleusement les consignes. Bon. Maintenant, regardez mon pêle-mêle ci-dessous (panel au hasard…)

Vous contrôlez qui ?


- Soluce débile : Vous contrôlez tout le monde. Même Kim Jong Il y a renoncé. On vous met illico sous valium…

- Soluce inacceptable : Vous faites marcher votre jugeote. C’est discriminatoire. On vous met en examen...

- Soluce raisonnable et évidente : Vous ne contrôlez plus personne. Pourquoi le faudrait-il, d’ailleurs ?

mardi 24 mai 2011

De la violence faite à l’innocence…

Pour donner suite à la première et à la dernière de mes brèves superficielles d’hier, je vous invite avec insistance à aller lire le billet que notre ami Aristide nous a pondu cette nuit.

Un bémol toutefois : Ne soyez pas trop dur avec madame Elisabeth Guigou. N’oubliez pas la violence inouïe du choc provoqué par cette image d’un homme - un être humain, ne l’oubliez pas – certes en complet veston aux plis impeccables, bien rasé et sans ecchymoses, mais au regard si terne, serré de près par deux malabars au demeurant fort civils et… les mains derrière le dos !

En dépit de l’émotion légitime qui faisait trembler sa voix, elle a eu la force de décrire par le menu la violence inouïe des coups infligés à la victime ; je veux dire au présumé innocent…

Lorsqu’on connaît le flegme, la modération et la retenue de madame Guigou en toutes circonstances, son mutisme respectable devant les ratonnades de chrétiens d’orient, les éventrations de victimes présumées par des récidivistes présumés, etc. ; lorsqu’on se souvient aussi de la hauteur morale de ses propos à l’égard de certains mis en cause, on mesure à quel point cette violence était, est toujours, inouïe

De grâce, faites preuves de compassion et n’enfoncez pas trop Elisabeth, victime collatérale et absolument certaine de la dureté du réel…

lundi 23 mai 2011

Vrac de brèves d’ici et là...

surtout d’ici, hélas !






La présomptueuse innocence

J’ai lu avec intérêt l’étude pondue par le cabinet Nauséa Bond et Associés (des petites bébêtes qui montent depuis qu’EuroRSCG ne sait plus où se fourrer…) En exploitant le suivi en temps réel par le CSA de la jactance des chaînes télé et un logiciel scannant les unes de la presse écrite, ces braves analysent l’évolution du vocabulaire le plus usité par les médias et les personnalités politiques durant les périodes "de pointe" relatives aux "affaires"… Hier encore (Woerts pour conflit d’intérêt, Gaymard jeté aux chiens pour des m², Dominique Baudis, etc.) ça débordait de "scandaleuse indécence", "exigence de transparence", "éthique de gouvernance", etc. Curieusement, depuis huit jours on n’entend plus parler que de "présomption d’innocence"… C’est sûrement une avancée citoyenne qui nous honore…


Le Parti Psychiatrique

Non, ce n’est pas une blague, ça ne s’invente pas ! L’autre soir, sur Google Images, j’envoyais la requête : "PS" + "logo"… Et j’ai obtenu ceci :

Putain ! Joie ! L’heure de vérité de la "Gauche Réelle" arriverait-elle au galop au delà de mes espérances les plus folles ? … Déception ! ce n’était qu’un malencontreux dérapage de souris au clic trop rapide… Cette foutue bécane m’avait ressorti ma dernière requête web commençant par un P majuscule : "Psychiatrie Citoyenne"… Encore un acte manqué…


Angoisse et Bouleversement

Un entrefilet dans la presse me rappelle mon devoir d’assurer le service après-vente de mes billets à mes fidèles lecteurs (les mises à jour, quoi !) Il y a juste un an je bavassais ici sur le "préjudice d’anxiété" reconnu aux travailleurs de l’amiante. Préjudice facturé à l’employeur dans les 7 000 €. Or, dans un tout récent jugement, si des salariés de Valéo n’ont obtenu que 5 000 € à ce titre, ils recevront en outre la même somme au titre d’un préjudice nouvellement identifié qui aura de beaux jours devant lui : Celui du "bouleversement de l’existence"…


Refendage capillaire et sodomie diptérophile…

Activités de loisir très répandues chez les juristes, légistes et sinistres ; bénéficiant d’un milieu favorable, ces innocentes manies devraient connaître une prolifération systémique exponentielle dans un très proche avenir.

A ce sujet, je ne saurais vous priver d’une de mes dernières lectures qui m’a mise en joie (enfin, j’essaie de m’en convaincre…) Grâce en soit rendu à celui qui en est la cause ! Ce n’est pas Woert, Baudis, Ligonnès, Zemmour, René Galinier ou un quelconque ziva braqueur de banque, immoleur de sa sœur ou bête dealer qui m’auraient permis de lire ça.…

samedi 21 mai 2011

Une chance de cocus…

Je suis surpris de voir que quasiment personne n’a relevé à quel point l’affaire DSK est une chance extraordinaire pour le PS Oui, oui !

Compte tenu de ce que l’on sait maintenant un peu plus ouvertement sur les penchants récurrents du personnage, la chose devait forcément arriver un jour (tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse…) Un jour, mais quand ?

- Evidemment, Viagra aidant, ça aurait pu attendre encore plus de dix ans ( 2 mandats de 5 ans…) pour que les potes (ceux-là, on ne les touche pas…) aient eu le temps de se gaver… Après, on s’en serait foutu.

- Mais songez que ça aurait très bien pu arriver dans six ou dix mois à l’occasion d’un déplacement quelconque entre deux meetings pour embrasser fifille, le gus étant alors candidat déclaré, plébiscité, désigné, après la clôture du dépôt des candidatures ! Je vous laisse imaginer le bordel au "QG de campagne" et les suites !

- Ça aurait tout aussi bien pu arriver dans plus d’un an dans quelque alcôve de l’Elysée. Là, bien sûr, l’éteignoir aurait marché plein pot. MAIS, les réseaux sociaux aidant, pour peu que la fille par qui le scandale arrive soit teigneuse et échappe aux… accidents, on n’aurait plus été au temps béni de Mazarine dorlotée aux frais de la princesse (et Dieu sait que ça n’était pas dans le même registre ni la même gravité…) Tous les scénarios les plus délétères auraient alors été envisageables…

Coup de pot, il semblerait que le gus n’ait pas pu se retenir… Sachant la justice new-yorkaise bien plus rapide que la nôtre, l’affaire sera torchée pour la fin de l’année. Ouf ! Il y aura les fêtes et on aura autre chose en tête au 1° semestre 2012. Deux hypothèses :

1° - L’accusé est reconnu coupable et morfle : On compassionnera, juste un peu gêné sur le moment et en suggérant des soupçons d’un air entendu sur la justice US, puis on glissera pudiquement et on changera de sujet car l’important c’est notre avenir

2° - L’ampleur de ses moyens financiers aidant, la défense aura désossé la malheureuse plaignante jusqu’au dernier osselet et fini par la faire craquer : Le gus est acquitté au titre du doute raisonnable. Fête de principe rue de Solferino dont les locataires s’octroieront eux-même le statut de victime. Puis on passera à autre chose…

Dans les deux cas de figure, tout baigne : Le ménage est fait. Le PS est débarrassé de cet incontournable super compétent de la France d’en haut, incarnation du grand kapital sans frontière, friqué et roulant Porsche. Le PS peut enfin retrouver ses fondamentaux et espérer récupérer au second tour les voix du populo Marino-Mélanchonien-abstentionniste-écoeuré (au choix…)

Les guignols compromis dans la dévotion strosscanienne et autre compromis de Marrakech seront out et le bon François Hollande au look faussement pompidolien pourra ratisser large sur sa gauche comme dans l’étang centriste sinon central des nostalgiques du bon vieux système.

Tout baigne pour le PS, je vous dis…

vendredi 20 mai 2011

A veste usée, jaquette neuve…

"Tout rapprochement entre les personnes ou faits évoqués et les fondamentaux de notre ligne éditoriale ne pourrait être que purement fortuit."

Ne ratez pas notre nouvelle formule…

jeudi 19 mai 2011

Dans les cuisines de l’ONU les affaires continuent…

Figurez-vous que l’ONU s’apprête à demander aux gouvernements de financer la vaccination de toutes les jeunes filles du monde contre la MST HPV (le papillomavirus) Excusez du peu. C’est à l’ordre du jour de l’ONU pour septembre et c’est important, vous savez...

Les promoteurs du projet souhaitent que les Etats contributeurs achètent le vaccin au prix modique de $14 l’injection. Ils ne sont pas très diserts sur le fait que cette compagne pourrait coûter jusqu’à $300 par personne, soit un joli paquet de milliards. En effet, chaque patiente est supposée recevoir trois injections sur une période de six mois pour une efficacité sensée ne durer que cinq ans. En moyenne, chaque femme vivant sur la planète devrait recevoir le traitement sept fois durant sa période de fertilité… Motif sanitaire officiellement invoqué : lutter contre le cancer, et notamment l’augmentation dramatique du cancer du col de l’utérus dans les pays en développement…

S’attendant à des réticences fortes à l’Assemblée Générale de l’ONU, les promoteurs présentent en effet cela comme une arme de lutte contre le cancer du col plutôt que comme un vaste programme de vaccination contre une maladie sexuellement transmissible. Pour justifier que des enfants devraient être vaccinés contre une MST, ils suggèrent que l’ONU utilise les mêmes arguments que pour les vaccinations des enfants contre l’hépatite B !

Certes, il paraît avéré, au niveau mondial, qu’en regard du demi-million de femmes qui développent chaque année un cancer du col, la moitié des décès annuels concernerait des femmes infectées par le HPV à un stade avancé. Mais, bien évidemment, si les recensements statistiques constatant l’expansion quantitative du virus sont mis en avant par les experts onusiens, ceux-ci n’ont que faire des causes liées aux comportements sexuels et se concentrent sur l’obtention des accords politiques pour financer leur programme de vaccination.

Juteuse opération en perspective. Rendez-vous compte !

Car, figurez-vous, les promoteurs les plus actifs de ce projet sont les dirigeants de l’UNFPA (agence de l’ONU pour la population) et… le fabricant de contraceptifs PATH.

Or l’UNFPA est confronté à une forte diminution de ses financements en raison de la crise économique, de la baisse continue des taux de fertilité et d’une réduction de la contribution US sabrée par les coupes du Congrès dans les budgets d’Obama. Le lancement d’une campagne de vaccination aussi pharaonique serait un vrai pactole et l’UNFPA est prêt à se dévouer pour manager le truc avec le budget correspondant…

De son côté, PATH, boîte privée qui tire déjà 20% de son financement du budget fédéral américain (bonjour le libéralisme US) ne s’est pas embarqué dans l’histoire pour y laisser des plumes…

N’oublions pas que l’UNFPA, opérateur récurrent des campagnes onusiennes en faveur des droits reproductifs, promeut agressivement les droits sexuels des mineurs et que le projet fait l’impasse sur les aspects liés au comportement sexuel pour se limiter l’acte médical (le vaccin, donc assurance contre, sécurité garantie, on est tranquille…) Il se pourrait donc que l’on obtienne [par chance^^] une augmentation plutôt qu’une diminution du nombre de malades…

Ce serait fort juteux pour les laboratoires et ça permettrait à l’UNFPA d’obtenir encore des rallonges budgétaires. Bref, l’auto alimentation de la pompe à fric, moteur perpétuel. Soyez rassurés, tout baigne

(source)

NB : Pour l’illustration, j’aurais pu vous trouver mieux mais c’est comme ça. Comme elles n’ont que le droit de ne rien faire chez elles, le royaume refourgue ses plus astucieuses aux instances internationales. Il s’agit de Thoraya Ahmed Obaid, diplomate saoudienne qui sévit comme Directrice exécutive de l’UNFPA…

mercredi 18 mai 2011

Divers en vrac sur les flingues…

Deuxième amendement de la Constitution des Etats Unis d’Amérique :

"Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé."


Position commune n° 2008/944/PESC du 8 décembre 2008 du Conseil de l’Union Européenne sur le contrôle des ventes d’armes (les "positions communes" ont un caractère contraignant pour les Etats membres) :

"les pays doivent s’assurer que les armes vendues ne risquent pas de nuire aux Droits de l’Homme."

__

- Vous pouvez justifier de votre identité et de votre domicile ? - Vous avez plus de 21 ans ? – Vous êtes licencié à la FFTir depuis au moins 6 mois, votre carnet de tir tenu à jour est validé et vous avez la feuille verte d’avis favorable de la fédération ? – Vous avez un certificat médical de moins de 15 jours attestant votre état physique et mental ? – Vous pouvez prouver que vous avez un coffre-fort aux normes chez vous ? – Votre casier judiciaire est vierge ? Vous n’avez jamais commis d'infraction grave au code la route ni été verbalisé pour alcoolémie ? Vous avez scrupuleusement rempli le cerfa n°20-3257 modèle n° 5 ?

- Vous avez bien tout ça ? Il ne manque rien ? Bon, la gendarmerie va faire une enquête de moralité et vous recevrez prochainement chez vous le cerfa n°20-3258 modèle n° 6, volet 1 et 2 qui vous autorise à acquérir l’arme de 4° catégorie indiquée dessus. N’oubliez pas que vous devez revenir tous les trois ans déposer le même dossier complet pour pouvoir en prolonger la détention.

- Vous n’avez rien de toussa ? La Kalasch est à 300 € chez ~~~ dans le 9-3 ; voyez avec lui…

- D’autres questions ?

- Non…


NB : Je dédie cette image aux trois jeunes garçons de la Crevette ( garde rapprochée d’icelle ? ) aperçus vendredi 13 chez leur Maman…

mardi 17 mai 2011

Vulgarité passagère…

Après avoir lu le plaidoyer en défense de Béachelle pour ce pauvre Dominique et son rewriting par le Sorpasso chez ILYS, excusez-moi, je n’ai pas pu m’empêcher…

De la lecture du texte du play-boy vieillissant au col de chemise le plus sexy de Paris, texte aux paragraphes si bien pesés qu’ils en sont empesés, il ressort une absence totale, absolue, un vide sidéral sur les circonstances de la chose ; de cette chose aussi inconvenante qu’impensable et indicible qui est quand même, ne l’oublions pas, à l’origine nécessaire et suffisante de ce drame :

RIEN sur la fragilité de ce pauvre Dominique, pourtant connue de tous. Fragilité certes marginale au regard de ses immenses qualités et compétences, mais qui devrait être mise en avant, tant elle devrait lui valoir des circonstances atténuantes aux yeux des Gaulois (ils ne comptent plus, je sais)

RIEN, non plus sur son accusatrice, pourtant explicitement soupçonnée par des autorités morales de s’être prêtée à un horrible complot.

POURQUOI ? Parce qu’on ne parle pas de ces choses. Même les Evangiles ne parlent pas de la libido du Christ fait homme, alors de celle de Dominique, pensez donc ! Qui pourrait oser s’interroger sur l’angélisme de ses pulsions ? Parce que son accusatrice est une femme, de bas-étage qui plus est… Bref, La tentatrice, la séductrice, la pécheresse par excellence. C’eut été un homme encore…

Bref, Béachelle nous montre une fois encore à quel point il est coincé, puritain et pudibond

Putain ! BHL, déboutonne-toi un peu et dis-nous vraiment ce que tu penses !



- DEDANS ?

lundi 16 mai 2011

Je rigole grave…

(faute de mieux…)

Je m’étais bien juré hier de ne pas parler ici de cette triste affaire DSK ( "Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse" disait le fabuliste…)


- Si j’y viens quand-même malgré moi, ce n’est pas parce que le Futur Président (dixit certains titres !) a raté sa sortie, laquelle aurait quand même pu, l’âge ou le Viagra aidant, nous offrir dans les années qui viennent une apothéose élyséenne à la Félix Faure entre le G20 et le pousse-café...

- Ce n’est pas non plus parce que l’intéressé a choisi pour le défendre Benjamin Brafman, cet avocat new-yorkais des pipeules qui a coutume de dire : "Les gens qui viennent me voir sont dans des situations vraiment, vraiment désespérées" et "Je pense avoir dissuadé davantage de mes clients de se suicider que n'importe quel psychiatre au monde" Ceci-dit, on se souvient qu’il avait abandonné en route la défense de Michael Jackson dans une affaire d’attentat à la pudeur sur mineur…


Non, ce qui m’oblige à en parler ici, c’est Jacques Attali ! Bien évidemment, notre parangon de la gauche kérosène ne pouvait s’exempter de pondre un oracle sur le sujet.


Exercice délicat pour le nomade attalien. Avec la dextérité qu’on lui connaît, il s’en sort… en inventant l’eau chaude ! Il va de soi qu’il élève le débat, n’évoque rien de la turpitude présumée de DSK et du fait divers en soi. Son rôle à lui, J.A., c’est de faire toucher du doigt aux ploucs que nous sommes les causes de la chose et de nous asséner ses conclusions éphémèrement définitives… Ouais… Et que nous dit-il ?

Que ce pauvre DSK est banalement victime du réel et que le réel est contrariant…

La chose ne l’étonne pas : "c’est l’occasion de se souvenir que notre société, devenue sans frontières, vit désormais dans quatre échelles de temps simultanées. Il en découle que des règles du jeu contradictoires s’entrechoquent…"

"Le temps du droit (procédure judiciaire, etc.) s’impose à tous les autres." Si Dominique est dorénavant mal parti pour l’Elysée, c’est donc la faute à cette excessive judiciarisation de la vie sociale…

"Le temps politique obéit à un calendrier immuable." Si Dominique est coincé, c’est à cause de cette rigidité somme toute désuète…

"Le temps des marchés et des médias obéit à l’exigence de la réponse immédiate, de la nouveauté permanente, de l’impatience et de la concurrence…" C’est embêtant pour Dominique…

"L’expérience démontre que l’échelle de temps le plus rapide impose sa loi aux autres: ainsi, les marchés et les médias imposent-ils leurs solutions aux autres espaces; ils peuvent mettre à mal en quelques instants une réputation économique, politique et éthique construite tout au long d’une vie : la réalité d’un passé ne vaut plus rien comparée à l’apparence d’un présent", "Les marchés sont les ultimes bénéficiaires de cette faillite du politique."

Et cela, "au détriment de la cause pour laquelle Dominique Strauss-Kahn s’est toujours battu : un état de droit planétaire; une gouvernance mondiale (…) Cette tyrannie (…) explique très largement l’anarchie de la mondialisation"…

Et dans une envolée lyrique où il est question de tenter d’agir dans la tyrannie de l’urgence sans penser à la mort, notre J.A. conclut en suggérant "l’audace de s’en tenir avec entêtement à ses rêves

"

Toussa, on le savait, mon con…


L’oracle intégral d’Attali si ça vous chante ici.

dimanche 15 mai 2011

Ce qui se conçoit bien s’énonce "clairement"…

C’est lumineux…

Profitez ! C’est pas tous les jours que je relaie la prose de Terra Nova, "think tank progressiste indépendant ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, en France et en Europe" (1)


C’est vrai qu’allo ça gène, ça discrimine, c’est source de dérapages...

Halogène c’est mieux, ça fait sérieux…

Les halogènes sont une série d’éléments chimiques du groupe 17 du tableau périodique

Dans la nature, à 0 °C sous pression atmosphérique on les trouve sous forme de molécules, à l'état gazeux, liquide ou solide selon l’espèce…

Le mot « halogène » vient du grec αλς qui veut dire sel, et γεννάν qui suggère l'idée d’engendrer (le sel de la terre quoi ! On comprend mieux…)

(1) jetez un oeil sur leurs mécènes et leurs sites amis ici

vendredi 13 mai 2011

Ouf ! il reste le Précaire…

L’autre jour dans la presse (ou sur le net, je ne sais plus) je suis tombé sur un titre aux allures de slogan :

" Abolissons le précariat ! "

C’est évidemment un sociologue incontestablement de référence qui causait (génuflexion, SVP) :

« il est peut-être temps aujourd’hui de commencer à repenser la précarité. On a eu souvent tendance à se la représenter comme une situation atypique ou provisoire. La précarité serait alors une étape dans un parcours professionnel. Mais si elle était en train de devenir un état ? Elle devient une condition permanente. »

Il retarde le mec. Deux remarques :

La première, c’est que ce VBR (Vieux Bonze Récurrent) de Robert Castel, disciple de Bourdieu, proche de Michel Foucault et depuis vingt ans directeur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales est toujours rémunéré à ce titre par vous et moi à 77 balais (la retraite à 60 ans c’est pour les autres…) Sûrement pour qu’il puisse nous apprendre aujourd’hui qu’il a découvert l’eau chaude.

Que je sache, la précarité est depuis la nuit des temps consubstantielle à la nature humaine. C’est le caractère le plus irréfutable de notre état et notre condition permanente à tous depuis le ventre de nos mères jusqu’à la certitude finale quoique d’échéance aléatoire… N’importe quel ouvrier agricole analphabète des siècles passés savait déjà ça sans passer par la rue d’Ulm…

La seconde, c’est que ce chercheur à la con à qui nous payons son traitement et, sans doute, l’essentiel de ses droits d’auteurs (qui d’autre que les bibliothèques universitaires achète ses bouquins ?), n’a même pas dû se fouler pour nous sortir ça ; il lui a suffi de parcourir distraitement les journaux comme vous et moi.

Car le précaire est à la mode. Il a été reçu au fauteuil du défunt prolétaire par l’Académie des mots-valise incontournables à l’immortalité aussi éphémère qu’à durée indéterminée. Comme le consommable a été chassé par le durable, le cercle des prolétaires disparus est utilement réincarné dans celui des précaires

Déjà entubé par les notables rad-soc et SFIO avant même les années fric, sans voix quand s’est déchiré le rideau du Temple (présumé de fer), réduit à faire rugir le moteur au point mort de la Bastille à la Nation, le peuple de gauche est orphelin névrosé-célib’ et personne ne couche avec. Comme le chantait Cora Vaucaire, "mes lendemains, ce sont mes fêtes…" et tel le petit vieux à la Toussaint, il ne lui reste pour s’esbaudir qu’à aller fleurir la tombe d’un vague oncle dont la photo s’empoussière sur la cheminée (bien qu’il lui ait bouffé l’héritage) On a vu ça il y a trois jours…

" Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! " Ouais mais ils sont contre la mondialisation ! Et le prolo usé par la mine a cédé la place au "CSPmoins" qui compte ses points de retraite, calcule la mensualité de l’écran plat, met de côté pour sa semaine chez FRAM et préfère sa carte Vitale à celle de la CGT. Pour la caissière d’Anchan et l’aide-soignant de la maison de retraite, voter DSK horizon indépassable ? C’est pas avec les dockers de Marseille et les empaffés emplumés de la Marche des fiertés qu’on fera le chiffre… Même en rajoutant les petits marquis de la rue d’Ulm…

Alors, fallait remplacer toussa. Mais par quoi ? Bien entendu, dans ce domaine comme dans d’autres, la politique commerciale doit conjuguer une vision stratégique et une tactique de terrain.

Pour la vision, la lutte finale est finie, les lendemains qui chantent déchantent et le moteur à explosion de la lutte des classes a épuisé son carburant (d’énergie non renouvelable…) Le choix fait en remplacement est astucieux et fort bien vu (sont pas cons les mecs) : Ce sera les Droits de l’Homme… Là, c’est le truc imparable. Les tenants de l’athéisme absolu ont eu l’intelligence de remettre en selle la Religion Impériale avec culte obligatoire sous peine de mort, inquisition, persécutions, etc. Pour faire bon poids et couvrir tous les segments de marché, on ajoute le culte de l’Environnement qui est d’autant plus cher aux ventres pleins qu’ils profiteront des offrandes faites au temple et seront exonérés des contributions aux sacrifices humains (d’autres offriront leur famine sur l’autel du carburant vert, par exemple…) Bref, les Droits de l’Homme + l’Environnement, mieux tu meurs (sic)…

Pour les basses besognes prosaïques au ras des crottes de chien, en revanche, c’était plus compliqué. Quelle main d’œuvre, quelle chair à canon faire marner dans les soutes de la gauche éternelle pour remplacer le prolo disparu ? Simple ! Main dans la main avec le MEDEF et tous les sales affameurs de la classe ouvrière, exploitons les zimmigrés ! Ouais… Sauf que les mecs en question n’en ont rien à foutre des Droits de l’Homme et du Care de Martine… En plus, ça commence à bien faire, au point que le bon peuple s’est mis à produire de détestables anti-corps au lieu de fermer ça gueule comme on le lui demande… Que faire alors ? Simple ! Précaires de toutes les ethnies unissez-vous !

Camarade, entends-tu monter le bruit sourd de Nikes et des babouches

des nouveaux prolétaires, tous ces précaires et ces divers

qui, tel un tsunami de sueur et de sang, va pulvériser le mur d’argent ?

Non seulement le concept est suffisamment vague pour se vendre à toutes les sauces, mais il est irréfutable puisque pouvant s’appliquer à tous dans l’espace et dans le temps. Le précaire est l’Avenir de l’Homme, DSK et Parisot l’avaient déjà pigé, Mélanchon l’a pigé et Robert Castel l’a recopié…

mercredi 11 mai 2011

La casserole et la transcendance…

Dans la série "Art con-tent de soi subventionné", je ne saurais vous priver d’une œuvre qui vaut moins par sa débilité intrinsèque que pour l’illumination que j’ai eue en lisant le texte de présentation-justification commis par le taulier de "l’établissement" qui l’héberge.

Il s’agit de la "colonne Pascale" qui orne la nef de l’église Saint Bonaventure de notre bonne ville depuis la Semaine Sainte et qu’on va sans doute se farcir jusqu’à la fête de la Visitation. Je mets rarement les pieds dans ce sanctuaire non paroissial qui ne présente pour moi que l’avantage occasionnel d’y trouver un clergé inconnu et sans insuffisances cardiaques susceptible d’entendre à confesse mes crimes et péchés récurrents contre le spirituellement-correct…

La "colonne Pascale" donc. Ayant ouï dire la chose et la saison aidant, j’avais pensé, naïf et con, qu’il s’agissait d’une expression artistique contemporaine symbolisant le Cierge Pascal et n’y songeais plus. Heureusement pour l’enrichissement de ma kultur, un événement gravissime m’a rappelé à l’ordre : l’œuvre en question a été sauvagement renversée par un inconnu (le Musée d’Art Contemporain prêteur de la chose a porté plainte et l’enquête piétine d’autant plus que je n’y suis pour rien) L’œuvre (on dit l’installation, je crois) ayant été restaurée dans sa splendeur, je me suis fait un devoir d’aller la visiter entre Picard et Monoprix.

Aucun rapport avec le cierge, je tiens à rassurer vos sensibilités laïques. Il s’agit d’une création originale de Pascale Marthine Tayou. C’est un artiste belge, figurez-vous, et de surcroît un mâle d’origine camerounaise, pas un de ces fruits du Congo qui fascinaient tant Vialatte. L’église très centrale de Saint-Bonaventure a donc convié l’artiste à y dresser sa "colonne Pascale" de 7 mètres de haut. Elle est constituée d’un lot de marmites made in China dont la livraison doit manquer aux ménagères de certains villages africains. La procession eucharistique dans l’allée centrale n’a qu’à faire un détour…


Heureusement, la notice rédigée par le prêtre recteur du lieu m’a apporté un éclairage essentiel. Je vous en donne ci-dessous un aperçu compacté :

Accueillir une oeuvre d’art contemporain dans une église n’est pas simplement la prolongation du geste de nos anciens qui ont toujours voulu associer la célébration de la liturgie chrétienne à la convocation du beau voire du spectaculaire, car (…) l’acte humain de création s’empare des éléments créés par Dieu pour les agencer d’une manière inédite, relève de la pleine liberté humaine, voulue par le Créateur, et participe même d’une forme de collaboration à Son activité permanente et gracieuse. (…)

… il y a un rapprochement évident entre le prénom de l’artiste et le sommet de la vie chrétienne (…) entre la mort et de la résurrection de Jésus-Christ et l’installation que nous avons le privilège d’accueillir. (…) plus intime encore, [le rapprochement] entre la "colonne Pascale" et ce que l’Église célèbre à Pâques tient au matériau choisi pour constituer la colonne. Il n’y a pas qu’un renvoi à la culture africaine, dont il est quand même temps de prendre conscience de son importance pour notre pays, mais il y a surtout l’usage d’éléments du quotidien que l’accumulation conduit à transcender. Ces casseroles empilées renvoient aux incertitudes actuelles sur la capacité des humains à suffire à leur subsistance, tout en désignant le lieu même où s’actualise pour nous le relèvement de l’humanité. (…) Et la taille même des ustensiles choisis conduit à penser à un repas qui annonce le festin ultime de l’humanité tout en exigeant de nous un partage qui est toujours le signe de la maturité humaine.

(…) C’est bien au mystère constitutif de notre vocation que renvoie la "colonne Pascale" en nous aidant à lever les yeux vers ce qui éclaire l’humanité tout en poussant au partage avec ceux qui, pour diverses raisons, se sentent en bas. (…) …qu’il me soit permis de remercier vivement l’artiste, le Musée d’art contemporain (…) Saint-Bonaventure veut ainsi manifester sa disponibilité pour accueillir ce qui peut être signifiant pour tous au coeur de nos hésitations partagées.


Eclairage essentiel, disais-je. Le papier du critique d’art sur la Virgin Mother de Damien Hirst (cf. ici), lui, suait son pensum lucratif sorti à la chaîne par un plumitif cultivé payé à la ligne pour faire la promo de l’œuvre sans croire un mot de ce qu’il écrit. Là, en revanche, j’ai enfin mieux compris que la valeur artistique (et pécuniaire) d’une œuvre ne tient pas au talent, à l’inspiration, à la dextérité, aux intentions ou au ressenti de son créateur, mais exclusivement à ce qu’elle suscite chez son admirateur. Bref, c’est comme tout bien de consommation.

Y a de l’avenir dans l’art contemporain… Tout est dans l’étude de marché…

lundi 9 mai 2011

Illustration du futur antérieur…

Ci-dessous les premières pages d’un manuel d’Histoire du XXI° siècle plein d’images pour les nuls qui sert à ma petite fille pour caler sa table en maison de retraite (ne me demandez pas en quelle année, de toute façon c’est bientôt…)

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Résumé du 1° chapitre :

«La civilisation n’est pas vraiment là, elle ne subsiste pas par elle-même, elle est artifice et requiert un artiste ou un artisan. Si vous voulez profiter des avantages de la civilisation, mais sans vous préoccuper de la soutenir… tant pis pour vous ; en un clin d’œil, vous vous trouverez sans civilisation. Un instant d’inattention, et lorsque vous regarderez autour de vous, tout se sera volatilisé. Comme si l’on avait brusquement détaché les tapisseries qui dissimulent la nature vierge, la forêt primitive reparaîtra, comme à son origine. La forêt est toujours primitive, et vice versa, tout le primitif est forêt»

José Ortega y Gasset - La révolte des masses – (1929)


samedi 7 mai 2011

Malheureux ! Qu’est-ce quota fait ?

A priori ça n’a rien à voir, mais je vais quand même commencer par vous raconter une histoire.

Je me souviens très vaguement de R., ce vieux monsieur qui me prenait sur ses genoux. R. avait eu deux fils (et une palanquée de filles) Sa vie n’avait pas dû être toujours facile. Elle n’était pas facile, en effet, y compris pour la petite bourgeoisie catholique, à l’époque où les allocations familiales relevaient encore pour longtemps du roman d’anticipation et où les fiches maçonniques et les caprices du petit père Combes bridaient les carrières des jeunes officiers de valeur… Malgré tout, tout seul comme un grand, encore jeune capitaine et déjà père de famille nombreuse, R. avait fait ce qu’il fallait pour élever les siens et son fils aîné avait fait Polytechnique. Lequel en était sorti pour… entrer illico au séminaire… Survint juin 40. Le jeune vicaire, officier de réserve, passera le dernier sur le pont après avoir mis ses hommes à l’abri. La bombe sera pour lui… Presque le même jour, à cent km de là, son frère cadet, mobilisé simple fantassin, fut fauché sur le ballast du chemin de fer par le tir d’un stuka… R. a perdu d’un coup ses deux fils pour la France. Il n’a pas été le seul, certes, mais il y a un détail que je tiens à rajouter : Durant les années qui suivront, de longues années, R. continuera de payer pour rembourser à la République la scolarité de son fils à Polytechnique… C’était comme ça.

En ce temps-là, la sensiblerie n’avait pas encore remplacé la sensibilité, ni l’émotion la raison. On était libre. Libre de ses choix mais on les assumait… Tu choisis, tu assume. C’était la règle et il en faut bien une. Quand on sort de Polytechnique, on doit tant d’années à l’Etat et ça se chiffre.

Imaginez maintenant une entreprise qui forme elle-même les professionnels très spécialisés dont elle a besoin. Que ce soit une structure associative sans but lucratif importe peu. C’est, de fait, une entreprise de spectacle et ce serait pareil dans l’industrie. Elle recrute donc des stagiaires ayant le profil requis et leur donne la formation longue et coûteuse qui fera d’eux des experts très recherchés dans la spécialité de l’entreprise. Imaginez qu’une fois formés, 80 % des recrues quittent illico la boîte sans rien lui devoir et sans même dire merci pour aller se faire embaucher par la concurrence…

Que fait le management de la boîte ? Il se pose des questions en réunion à huis clos, quoi de plus naturel ? Et que constate-il ? Que parmi les recrues, la majorité bénéficie d’un statut personnel particulier qui l’autorise à trahir la boîte en toute ingratitude. Ce statut personnel particulier tient-il à la race ? à l’ethnie ? à l’appartenance religieuse ? à l’orientation sexuelle ? Non. C’est juste à un avantage administratif parfaitement laïc dont bénéficient certains (et pas les autres), un privilège de naissance qui tarde à être aboli : celui de la double nationalité.

Dans le staff de l’entreprise, certains suggèrent donc, gênés et en chuchotant du bout des lèvres, comme une éventuelle piste, l’idée de pouvoir timidement se risquer à envisager de limiter quelque peu le nombre de ces privilégiés dans les embauches initiales.

Horreur ! Qu’est-ce quota fait là pov’con ? Médiapart a lu Stéphane Hessel et s’indigne au point de relâcher tous ses sphincters dans le microcosme et ça déborde sur tous les Ducon de base qui ne peuvent s’en torcher. Sans rien nous demander, le mandataire de l’actionnaire de fait (donc de vous et moi) s’émeut et suspend, les instances convoquent et ouvrent une enquête, le directeur opérationnel de la boîte et le recruteur en chef doivent démissionner et pointer au chômage, etc.

Quota, mot-valise. Faut pas confondre quota et quota ! Quota de femmes au Parlement, quota de diversité à Sciences Po, quotas de femmes-flics, de divers de diverses couleurs et d’homos dans les séries télévisées, etc. OK, c’est bien. Mais quotas ! Ce serait la cata !

Bien sûr, ce psychodrame est né du fait qu’un participant à la fameuse réunion a enregistré en douce la conversation et refilé (gratuitement ?) la bande à Médiapart qui s’est masturbé avec. Dans le conseil d’administration de n’importe quelle entreprise publique ou privée, l’administrateur auteur (et fier de l’être) de la fuite aurait été viré sur-le-champ pour avoir enfreint le secret professionnel et poursuivi en justice pour réparation du préjudice subi par la boîte…

Mais la "taupe" s’appelle Mohammed Belkacemi. Peut-être bénéficie-t-il d’ailleurs de par sa naissance du privilège noble évoqué plus haut. De toute façon, ce n’est pas un délateur ou un collabo, il n’a fait que son travail citoyen d’indicateur de la police de la pensée, nouvelle STASI oeuvrant pour la justice… Il faut sûrement l’en féliciter…

jeudi 5 mai 2011

Le Rebut Minimum d’Insertion.

L’autre jour à Trappes, une femme de 31 ans a été attirée dans un guet-apens prémédité, dénudée, tondue et violentée par six autres femmes qui la soupçonnaient d'entretenir une liaison avec le mari de l'une d'elles. Soupçonnées de violences aggravées en réunion avec préméditation et séquestration, ces charmantes dames mises en cause qui disposaient d’un Taser sont "inconnues de la justice" (des services de police, nul ne sait) et - surprise ! - étaient considérées (dixit une source judiciaire) comme étant… "des jeunes femmes insérées"…

Parmi tant d’autres qui font désormais la banalité du quotidien, ce fait divers m’a refait penser aux propos que j’évoquais ici où Malika Sorel remettait les pendules à l’heure en précisant le sens des mots insertion, intégration et assimilation.

Il fut un temps où un doux mélange de naïveté et d’utopie généreuse mâtiné d’ethnocentrisme condescendant au parfum colonialiste distinguait les individus de souche allogène selon qu’ils étaient ou non assimilés [je me permets d’oser supposer que les dames évoquées plus haut sont d’origine immigrée, sinon aurait-on dit insérées ?] L’assimilation était alors l’horizon indépassable garant d’une société parfaitement sereine et sûre de son bon droit. Une société où la chance pour la France était de se savoir capable d’assurer à tous (d’où qu’ils viennent) la transmission "des fondamentaux qui composent le noyau identitaire français, ce que l’on nomme le legs ancestral." Cela allait de soi et personne n’y trouvait à redire. Naïveté, disais-je, car par un glissement inconscient (dans tous les sens du terme) vint le jour où l’intégration, en cours ou supposé, valut présomption d’assimilation acquise. C’était d’ailleurs aussi l’époque où la métropolisation-départementalisation de l’Algérie fit croire que la simple appartenance à un territoire valait juridiquement intégration, le droit du sol montrant ainsi son bout du nez… Epoque où, soit-dit en passant, les femmes ayant fauté étaient licitement tondues et violentées par de braves gens parfaitement assimilés gaulois depuis des lustres… Bref, le concept d’assimilation cessa d’être à la mode et l’intégration de nécessaire devint suffisante

L’assimilation est désormais un mot ordurier ayant rejoint l’espèce d’inventaire à la Prévert qui a remplacé le sexe dans l’ordre de l’obscène. De nos jours, l’intégration n’en est pas encore là mais ça va venir. Les textes que nul n’est sensé ignorer et les plaques vissées sur moult immeubles et organismes financés par vous et moi en sont les beaux restes devant lesquels il convient encore de singer l’esquisse de génuflexion du dévot pressé. Il y a le Haut Conseil à l’Intégration, l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, le Contrat d’Accueil et d’Intégration, etc. Ouais… Tout ceci est bel et bon mais on va où là ? Comme le dit Malika Sorel, l’intégration est un long processus qui va vers… vers quoi ? Vers l’assimilation ? Vous n’y pensez pas ! Ce serait discriminer entre ceux qui sont plus intégrés et ceux qui le sont moins… Ce concept d’intégration n’est donc plus pertinent. Tout au plus est-il encore utile puisque non mesurable, donc cuisinable à toutes les sauces, pour assurer les fins de mois de moult fonctionnaires et associatifs. A quoi pourrait-il servir d’autre ?

En effet, le contexte d’aujourd’hui rend inutile les discriminations qu’implique rationnellement le concept. L’opposition dialectique entre intégration et non-intégration nécessite de savoir à quoi... Or ce "quoi" c’est quoi ? Vous observerez que le mot citoyen n’est plus jamais utilisé comme substantif car ce serait une inacceptable discrimination entre ceux qui le sont et ceux qui ne le sont pas. Il n’est donc plus utilisé que comme adjectif mis à toutes les sauces, ce qui est bien pratique pour désigner ce que l’on attend des citoy… pardon des ACURABAs (Administré-Consommateur-Usager-Résident-Assujetti-Bénéficiaire-Ayant-droit) Et ce qu’on attend d’eux, finalement, n’est plus de se sentir concerné par le devenir d’une Nation, mais seulement de consentir à un plus petit commun multiple de vivre ensemble… Pour résumer, à ce que l’on attend au moins des insérés tels que les définit Malika… Bref, l’intégration n’a plus lieu d’être et l’insertion de nécessaire devient suffisante

D’où l’insertion par le travail, les assocs’ oeuvrant à la réinsertion, le Revenu Minimum d’Insertion, und zo weiter…

Ouais… Mais quid des zones de non-droit ? Pardon, des zones prioritaires diverses et variées ? Leurs habitants méritent-ils la contrainte d’être administrés ? assujettis ? Ma notion d’ACURABA n’est-elle pas insultante et vouée à rejoindre celle de citoyen ? Et celle d’ARABE (Allogène-Résident-Ayant-droit-Bénéficiaire-Exonéré) ne serait-elle pas encore trop excessive ?

L’insertion n’a sans doute déjà plus lieu d’être et "Rien", de nécessaire est devenu tout à fait suffisant

mardi 3 mai 2011

Criminels de paix…

Dans sa course aussi effrénée que naïve vers la moralité absolue et parfaite, donc totalitaire, le culte droitdelommien et son clergé bisounoursien à prétention mondialiste mais étroitement occidentalo-centré ont accouché de la plus criminelle des institutions : La Cour Pénale Internationale.

Engraissant déjà ses télé-tueurs avec un budget de plus de 100 millions d’Euros, la bête universelle se prépare à cracher son venin mortel. Sous les appellations de TPI sectoriels (Yougoslavie, Rwanda, etc.) ses laboratoires expérimentaux ont déjà montré la voie pour dissuader les méchants d’épargner leurs futures victimes.

Car la CPI est le lieu où, dorénavant, se prépareront consciencieusement et en toute légalité la plupart des crimes contre l’humanité. Revêtus de la pourpre de l’indépendance, de l’irresponsabilité et du bon droit, enquêteurs, procureurs, juges et bras séculiers divers de la bête pourront en toute sécurité être les instigateurs, sinon les commanditaires, des inévitables futurs crimes contre l’humanité. Et on ne leur en voudra pas, au contraire. Qui pourrait les soupçonner ? Bref, ils auront le loisir, que dis-je, le privilège, de perpétrer le crime contre l’humanité parfait. Et on va les payer pour ça. On n’arrête pas le progrès…

De quoi je cause là ? Simple :

Aux temps bénis d’avant-hier soir, les affreux méchants, dictateurs de tous poils plus ou moins sanguinaires (avec ou sans modération) assurant les fins de mois des banquiers suisses étaient relativement tranquilles. Si son business venait à foirer, le méchant pouvait toujours négocier un compromis en laissant la place contre un parachute doré. Dès lors qu’il jugeait les carottes cuites pour lui, il suffisait qu’il fasse un peu de foin pour l’honneur, histoire de faire un peu monter les enchères dans les palabres avec les diplomates compassés dépêchés par le Conseil de Sécurité ou autre bidule ad hoc. Au final, il partait avec bagages pour un exil doré dans quelque république bananière peu regardante mais confortable, climatisée et tout heureuse d’accueillir un immigrant au patrimoine consistant, dépensier, créateur d’emplois de maison, etc. L’affreux méchant pouvait ainsi vivre dans le luxe le reste de son âge en profitant de son pactole bien mal acquis… Scandaleux, injuste me direz-vous. Ouais…

L’écrivain journaliste Stéphane Denis écrivait un jour :

"L’homme politique victime d’un complot, l’opposant menacé, le malheureux à deux doigts de l’erreur judiciaire, où se réfugiera-t-il le temps que les choses se retournent et qu’il rentre triomphalement chez lui ? Passer la frontière a été de tout temps une des nécessités de la vie publique et privée. Je ne sais plus quel poète anglais parle des pays sans mandats, des frontières sans lois. Kipling, je crois. L’exil est une preuve de civilisation. Nous lui devons d’ailleurs les plus belles oeuvres de notre littérature."

Aujourd’hui, il n’y a plus de frontières ! VAE VICTIS ! Le méchant sait que la bonne conscience universelle, droidelomienne et son judiciarisme mondialisé ne lui laisseront aucune échappatoire. Cent quatorze Etats criminels (dont la Fwrance, of course) ont décidé d’être intraitables en créant la CPI. Les gros qui n’ont pas signé sont aussi d’accord (dès lors qu’ils ne sont pas personnellement visés) et tous les autres petits suivent pour n’être pas ostracisés. La principale mission de ladite CPI est évidemment de convaincre le méchant qu’il n’aura pas d’autre solution que d’aller jusqu’au bout… On ne lui laisse pas d’autre choix que de finir écrasé dans son bunker après avoir fait par désespoir le plus de dégâts possibles…

Avant-hier, donc, quel était le coût de l’opération ? Le méchant partait claquer le fric volé à son peuple en donnant du travail aux indigènes de son lieu d’exil. Et dans son pays, les dégâts s’évaluaient à quelques immeubles et commerces incendiés ou pillés, des rues à repaver, et à quelques dizaines voire centaines de morts.

Dorénavant, quel est le coût de l’opération ? Des villes entières bombardées, une industrie à reconstruire et une économie à reprendre à zéro sous la tutelle de fait et le joug financier de l’étranger. Et, surtout, des haines inextinguibles et des milliers de morts, voire des paquets de dizaines de milliers de morts et d’estropiés.

Y a pas photo… Mais la morale est sauve. Les procureurs de la Justice Internationale, prescripteurs de fait de ces charniers, tueurs par procuration et aux mains propres, auront de quoi faire du chiffre et requérir contre les méchants. Ils auront la conscience universelle avec eux. Ils auront bien travaillé.