"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mardi 9 juin 2015

S’enivrer…



« Et si quelquefois, sur les marches du palais, sur l’épais tapis du statut, dans la solitude morne de la fonction, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent vide, à l’inversion de la courge, à l’alignement des planètes, au déplumé, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule sans amasser mousse, à tout ce qui chante faux, à tout ce qui parle pour ne rien dire, demandez quelle heure il est ; et le vent, la courge, les planètes, le déplumé, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s'enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De mémoriel, de repentance ou de moi-je, à votre guise. »
[Adaptation (très) libre de Charles Baudelaire - Enivrez-vous, Le Spleen de Paris, XXXIII]

Si Manu la Mâchoire s’enivre de foot en général et du Barça en particulier, le Pédalonaute, lui, s’enivre de commémorations, d’inaugurations, de célébrations, d’occasions de se faire voir et de postillonner dans le crachoir. On oubliera le kérosène et tout le fourbi qui va avec car si ça ressemble à une tournée électorale, vous savez bien que ça n’a rien à voir.

- Aujourd’hui, donc, François II Pédalonaute sera à Tulle en Corrèze pour honorer de sa présence la marche silencieuse rendant hommage comme chaque année aux 99 otages pendus par les nazis un 9 juin. C’est aujourd’hui le 71° anniversaire.
Bien sûr, il profitera de "l’après-minute-de-silence" pour "échanger" à voix basse avec les autochtones qui ont bien de la chance : En cinq mois, c’est son cinquième déplacement à Tulle ; après les vœux aux Corréziens, une série d’inaugurations en février et les deux dimanches de vote aux départementales…  
Bien sûr aussi, on s’en tiendra au rappel de l’horreur : Sur les 3.000 hommes raflés au hasard, les 120 malheureux sélectionnés pour être pendus sur des critères comme d’être sales ou pas rasés… Et le décompte macabre s’arrêtant à 99 parce que les bourreaux ont manqué de cordes… On ne s’appesantira pas sur le reste… On ne rappellera pas que les maquisards FTP remontés de la mine, descendus des collines et, surtout, renforcés par tous les résistants de la vingt-cinquième heure en ce surlendemain du débarquement de Normandie, pressés de faire leur "nettoyage", militairement incompétents et trop sûrs d’eux, savaient que la division SS Das Reich remontait du sud et n’était pas loin… Ils ont libéré la ville… et l’on abandonné le lendemain au premier coup de feu… Et on préfère ne pas se souvenir que la population qui applaudissait le maquis le 8, le tenait pour responsable le 10… Heureusement, la Das Reich s’étant ensuite illustrée à Oradour, on a pu lui faire porter 100% du chapeau… et l’a ressortir pour célébrer le culte antifasciste reloaded de 2015…         
- Demain mercredi, après avoir expédié la corvée hebdomadaire du Conseil des ministres, le Pédalonaute sera en déplacement à Bruxelles pour une rencontre entre l’Union Européenne et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes…
- Jeudi, il sera en déplacement à Genève pour une conférence internationale du travail au siège de l’OIT
- Vendredi il sera à 11 h à Nantes pour honorer de sa présence le Congrès de la Mutualité française.
- Puis, dès 15 h, il sera à Angers pour inaugurer la « Cité de l’objet connecté »
A propos de cette "Cité de l’objet connecté" dont j’ignore tout et où il se fera accompagner par Emmanuel Macron pour faire sérieux, je reproduis ci-après les propos tenus dans le Courrier de l’Ouest d’aujourd’hui par le patron d’une boîte locale de 280 salariés du secteur numérique : "Nous sommes un certain nombre de chefs d’entreprises à ne pas comprendre à quoi cela va servir et comment cela va marcher exactement. C’est un projet porté par un groupe industriel privé mais qui reçoit des fonds publics. (…) Sur la gouvernance, je suis partagé. Pour que le bateau avance, il faut un capitaine. À ce stade, j’accorde le bénéfice du doute. Si ça peut aider des entreprises à trouver de nouveaux produits, j’applaudis des deux mains. Mais je trouve que ce n’est pas clair."
- Puis, toujours vendredi, c’est sans débander que le Pédalonaute sera à 18h30 à Vitry sur Seine, au Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, pour visiter la première exposition sur le métro du Grand Paris et ses territoires…
- Samedi, il sera au Mans pour assister au départ des 24 heures.
- Et le soir-même, il sera à Saint-Denis, au Stade de France, pour assister à la finale du TOP14 de Rugby…
- Enfin, Dimanche, il sera à Bordeaux pour inaugurer Vinexpo…  

Manifestement, il s’enivre avec une fébrilité qui commence à inquiéter. Pour conjurer le réel ? Pour oublier ? On dans l’espoir inconscient de péter un câble avant l’échéance pour tenter de laisser une trace dans l’Histoire ? Enfin, une trace… Dans le genre de ceux dont le seul titre de gloire est de n’avoir pas eu le temps de faire ce qu’on attendait d’eux… 


2 commentaires:

  1. Ca sent l'épitre aux corrèziens où les pitres aux corrèziens !

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  2. kobus van cleef16/06/2015 04:02

    Personne ne l'a sifflé à Tulle ?
    Parce que au Mans, il a eu sa dose
    Les journalisses qui s'étaient insurgé contre les siffleurs et les persifleurs du 11 novembre 2013 ne mouftent plus
    Dos rond, regards chagrins sur les godasses, ça devient indéfendable, un mec comme ça

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