"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 21 septembre 2016

Hollande, méditation sur un musée…



J’évoquais avant-hier la prestation de François Hollande à l’occasion des journées du patrimoine. Pour certains, le grotesque le disputait au ridicule. Pour ma part, je penche moins pour la bouffonnerie et plutôt pour l’atterrant… Car derrière la posture caustique et satirique de façade, je suis atterré.

Certes, à l’instar du châtelain désargenté ouvrant son manoir décrépi aux curieux, notre guignol pédalosubmersible a voulu se comporter en maître de maison ne voulant pas laisser à un sous-fifre le rôle ingrat de faire visiter l’or de ses lambris. Mais ce n’était pas son rôle. Ne sachant plus quoi faire, sinon commenter les faits divers, il en vient même à voler son job au concierge !

Cessons de ricaner et profitons de l’occasion qui nous est donnée pour réfléchir quelque peu sur ce en quoi consiste les journées du patrimoine.
Certes, depuis quelques années, ces "journées" sont de plus en plus l’occasion d’y greffer des "produits dérivés" sous forme d’expositions, conférences et projections de courts-métrages dans des salles et cinémas de quartier ou autres hangars sur des trésors incontournables de notre patrimoine tels que l’immigration ou la mémoire des fusillés de la Résistance… Voire, çà et là, avec parfois des ajouts plus que superflus faisant appel à la curiosité de pur voyeurisme pour accroître la fréquentation… Au demeurant, l’essentiel du succès de ces journées est assuré par deux catégories de lieux visités : Les grandes et petites réalisations architecturales du pays quelle qu’en soit l’époque (XXI° siècle inclus) Et les musées… Ce qui est rassurant, tous ces lieux répondant bien à la volonté initiale qui a présidé à l’institution de cette journée : Faire découvrir à tous notre patrimoine

Reste à savoir de quelle catégorie relève le Palais de l’Elysée. En théorie, pas plus qu’une préfecture ou un bureau de poste, on a de raison de visiter l’Elysée du fait de sa fonction (là, j’suis pas sûr…) Il reste donc deux hypothèses :

- Soit c’est une réalisation architecturale avec son mobilier qui ne doit rien au Suédois Ikéa mais tout à nos artisans et artistes. Un bâtiment 1720 imprégné des modes successives et des choix esthétiques de la Pompadour, du prince Murat, de Napoléon I°, de Napoléon III… Je doute que ce soit la motivation première des visiteurs de ce week-end.

- Alors, c’est un musée. Oui, un musée, il faut s’y résoudre. Reste à savoir le musée de quoi ?
Et là, je me souviens d’un billet de Fromage+ qui date d’environ 6 ou 7 ans. Parlant à l’époque d’un projet de Sarkozy voulant créer un "musée de l’histoire de France", il écrivait :   
" Ouvre-t-on un “Musée de l’Ipod” ? Non, on en fera un quand son usage sera caduc et définitivement étranger à nos usages. On fait des musées de la charrue ou de la locomotive à vapeur, parce que tout cela nous apparaît pittoresque."

Le musée de quoi, donc. A l’évidence l’Elysée est le musée de la Présidence de la République. Et par extension, le Musée de la République ! Le musée d’une institution désormais étrangère à notre usage ; dont on ne sait plus se servir. Un musée conservant la mémoire d’un outil archaïque rendu obsolète par le mésusage et la dérision. Un outil qui ne vaudrait d’ailleurs plus un clou dans un vide-grenier à Pellouailles-les-Vignes. Et pourtant, il y a des palanquées de guignols qui postulent au poste de conservateur de son musée ! Sans doute est-ce un effet induit par la non-inversion de la courbe du fromage ; mais je m’égare.

Bref, comme la girafe dans son enclos du zoo ou le tibia de Cro-Magnon dans sa vitrine au musée de l’homme, la République est pittoresque et nous en sommes les touristes !



4 commentaires:

  1. Le Plouc,
    OK pour les choix de la Pompadour mais je doute pour Murat et le 1er.
    C'est N.III qui a intégré l'Elysée avec des carreaux cassés au début...
    Homo Orcus

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    1. Je vous l'accorde pour le petit caporal, emporté par mon élan^^. L'histoire était si dense et accélérée en ces temps-là... En revanche, son beau-frère Murat s'installa bien à l'Elysée dès la proclamation de l'Empire jusqu'à son accession au trône de Naples.

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  2. Plus je regarde sa photo dans le billet précédent et plus je pense qu'il s'entraine pour le musée Grévin !

    Droopyx

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  3. kobus van cleef23/09/2016 14:35

    effectivement, le poste de conservateur en chef est assez bien rétribué
    avec quelques avantages en nature, non imposables bien sûr

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