"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 7 décembre 2017

Entre le trop et le pas assez…



En principe, quand vous lirez ces lignes, vous saurez quelles seront les dispositions scéniques retenues "en accord avec la famille" par les plus hautes autorités de l’Etat pour accompagner la dépouille de Jean-Philippe Smet alias Johnny Hallyday jusqu’à son dernier appart’ terreste. Pour ma part, je n’en sais encore rien au moment d’écrire et vous aurez éventuellement l’indulgence d’en tenir compte…

Résumons : Devant l’ampleur vraie de l’émotion populaire et, ne l’oublions pas, sa multiplication surjouée en boucle par les médias trop contents de redresser fugacement leurs audiences, on ne pouvait pas ne rien faire, ne serait-ce que pour assurer l’ordre public sur la voierie. D’autant plus que la mort de Johnny est vraiment ressentie comme un deuil personnel par quasiment toute la "France Profonde", laquelle constitue encore (je sais, c’est contrariant) une part incontournable de l’électorat. Bref, on ne peut pas en faire moins que, par exemple, pour Stéphane Hessel ou Pierre Bergé.

Entendons-nous bien : Qu’il lui soit rendu un Hommage National est la moindre des choses. Après l’avoir consenti à Jean d’Ormesson, on doit bien ça à cette icône reconnue d’un monde qu’on est aussi en train d’enterrer à bas bruit. Et, bien sûr, la sécurité du public exige que l’on tienne compte de la largeur des trottoirs et de toutes ces sortes de choses si on veut éviter que ça tourne à l’enterrement de Victor Noir en 1870…

Mais de là à organiser des Obsèques Nationales où l’on évoque un Président de la République qui-ne-s’occupe-pas-de-l’électricité descendant les Champs-Elysées derrière le cercueil, ça sent sa récupération, son instrumentation, à plein nez. Un truc aux relents d’obsèques de Victor Hugo en 1885, obsèques scénarisées à son profit par une III° République encore un peu branlante. Obsèques il est vrai on ne peut plus grandioses qui ont servi de prétexte pour désaffecter l’église Sainte-Geneviève (patronne de Paris) en Panthéon profane… D’ailleurs, si "obsèques nationales" (et donc laïc) il y a, il faudra bien trouver à ménager dans la scénographie un détour vers quelque église paroissiale. Car en dépit de ses frasques et mariages multiples, avec sa croix ostensible où une guitare servait de cache-sexe au Christ, ultime provoc’ aux connards, Johnny n’a jamais cessé de se reconnaître chrétien et catholique romain…

On va voir comment les autorités et leurs communicants vont se dépatouiller de toussa pour trouver la bonne mesure. Lui doit se marrer…


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire